Jean-Marc VIVIER

      Quand nous songeons à  « nature morte », une notion immédiate nous vient à l’esprit : celle d’un objet figé, immobilisé pour l’éternité, entré à jamais dans la mort. Et pourtant…

      Natures mortes, êtes-vous vraiment mortes, comme nous le disons  ou avez-vous une seconde vie ?  Ne nous apportez-vous pas un second souffle, qui nous propulse dans le temps et l’espace ou hors du temps et de l’espace ? Le regard du spectateur peut être surpris par le choix,  la disposition des objets, par leur traitement pictural… Objets banals, quotidiens, utilitaires, sans intérêt artistique apparent, ou bien élégants, et agréables à regarder… Qu’évoquent-ils ? Le regard du peintre, moins objectif et moins critique, s’attache davantage à la relation intime qu’il entretient avec l’objet et dans lequel il se projette.  Par le choix des objets, il propose des jalons, des  repères et un éclairage original, afin de créer une  ambiance et de nous convier à explorer son univers… A partir de ce stimulus visuel, d’autres  sensations vont surgir spontanément et enrichir notre voyage dans ce monde imaginaire…Ceux que je représente le plus souvent sont, parmi les fruits,  pommes, raisins et coings. Une série de légumes, aussi, des poissons, des  pommes de pin, quelques fleurs (sureau)  et des poteries (culs noirs), sans oublier des instruments de musique… 

Objets intimes et familiers, dont je connais les secrets et avec  lesquels j’entretiens des relations privilégiées…  Objets fétiches, auxquels je suis  attaché et qui satisfont mon regard… Objets miroirs, dans lesquels je peux me retrouver moi-même… Objets phares, qui m’apportent  chaleur et lumière... En lisant cette écriture, nous entrons dans un univers riche et enrichissant…

« Objets inanimés, avez-vous donc une âme, qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ! »  Alphonse de Lamartine

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